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Aralworld

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    Dans les années soixante, le gouvernement soviétique, en planifiant la culture intensive du coton de l'Ouzbékistan, a fait creuser un ensemble de canaux afin de détourner l'eau de deux fleuves du pays : Le Syr-Daria et l'Amour Daria. Quarante-cinq ans plus tard, la mer d'Aral où se déversaient initialement ses fleuves a perdu la moitié de sa superficie et les deux tiers de son volume en faisant baisser le niveau de l'eau de treize mètres ! Le « port fantôme » d'Aralsk, par exemple, est maintenant éloigné de plus de quarante kilomètres du rivage le plus proche. 
Lorsque je découvris dans les médias, il y a quelques années l'étendue de cette catastrophe écologique et humaine, je fus aussi consterné par le tragique de la situation que charmé par la dimension plastique, poétique et même science-fictionesque de ces territoires désolés.
La vision saisissante de ce désert ponctué de bateaux orphelins de leur mer m'a particulièrement touchée car de par mes origines bretonnes, tout ce qui concerne le milieu maritime m'intéresse. Je retrouvais dans ces reportages la silhouette cousine de ces navires posés sur les rivages de nos côtes, à la suite d'un échouage ou d'une retraite programmée. Mais dans le cas de la mer d'Aral, la radicalité de l'environnement accentue son pouvoir symbolique. Ces paysages deviennent alors des esquisses à compléter, des directions plastiques et sémantiques vers lesquelles je laisse volontiers voguer mon imaginaire pictural. Cette occasion de capter l'air du temps de façon ludique ou dramatique est également le moyen d'aborder des thèmes aussi variés que le problème crucial de la raréfaction de l'eau, les changements climatiques et leurs causes, l'avancée du désert, l'incurie des gouvernants ou le recyclage des déchets industriels et militaires (cf. l'affaire du porte-avions Clemenceau) la survie en milieu hostile, etc.
    Mais Aralworld est aussi une fantaisie spéculative: le syndrome de la mer d'Aral appliqué à tous les continents et à tous les types de navires, emblèmes de la résistance des hommes au résultat de leur inconscience. C'est également le thème de la reconquête de ces friches par diverses communautés dont la présence reste volontairement invisible. Ces microsociétés constituées de hippies ou autres peuplades plus ou moins mystérieuses réinventent une affectation à ces bâtiments abandonnés.
J'invite le spectateur à s'installer dans ces épaves refuges, cargos-oasis ou « nefs des fous » se muant in fine en abcès de fixations de nos peurs et utopies les plus contemporaines.

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